LES FÊTES AVEC L’OPQ ET JEANICK FOURNIER

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Quand la neige tapisse les toits et que l’air se remplit de clochettes, l’Orchestre Philharmonique du Québec vous convie à un concert de Noël aux accents d’ici et d’ailleurs. Dans une ambiance conviviale digne d’un réveillon en famille, laissez-vous bercer par des airs festifs et enveloppants qui réchauffent le cœur, sous la direction du maestro Alexandre Da Costa, épaulé par son Stradivarius de 1701! Afin de pimenter cette soirée d’émotions fortes, la chanteuse Jeanick Fournier, qui a conquis le cœur du Québec à Canada’s Got Talent en 2022, se joindra à l’Orchestre pour une rencontre symphonique grandiose, touchante et passionnée. Une veillée à ne pas manquer pour lancer une saison de féerie, de lumières et de douceurs.

Orchestre Philharmonique du Québec
Alexandre Da Costa, chef d’orchestre et violoniste soliste
Jeanick Fournier, artiste invitée

Programme

Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893)
Ouverture de fantaisie Roméo et Juliette
Musique du ballet Le Lac des cygnes, extraits
Musique du ballet Casse-noisette, extraits

Traditionnel

Chants de Noël

Notes

L’Orchestre Philharmonique du Québec, sous la baguette d’Alexandre Da Costa, convie le public à un concert des Fêtes aux allures de canne de Noël et de paysages saupoudrés de sucre glace. À ses côtés, la voix lumineuse de Jeanick Fournier vient tisser la douceur des chants de Noël à la splendeur orchestrale des pages de Tchaïkovski. Entre les effluves de pain d’épices et les reflets d’un sapin qui scintille, c’est tout un univers d’enchantement et de féerie que promet cette soirée, un grand ballet hivernal où la musique fait danser les souvenirs.

Figure majeure du romantisme russe, Piotr Ilitch Tchaïkovski a su donner à la musique de ballet ses lettres de noblesse, transformant ce genre musical souvent jugé mineur en véritable art symphonique. Né en 1840 dans une Russie en pleine mutation, il compose dans un élan où se mêlent rigueur classique et lyrisme brûlant. Son écriture, profondément sensible, trouve dans le théâtre et la danse un espace d’expression privilégié, capable de traduire les nuances les plus intimes du cœur humain. L’Ouverture-fantaisie Roméo et Juliette (1869, révisée en 1880) en est un parfait exemple : inspirée de Shakespeare, elle condense en une seule pièce la passion, la lutte et la tragédie des amants de Vérone. Le thème de l’amour, ample et frémissant, s’y déploie sur un lit d’harmonies d’une intensité nouvelle pour l’époque, traversé d’élans héroïques et de fulgurances orchestrales. L’auditeur y perçoit déjà ce que Tchaïkovski portera à son apogée dans ses ballets : cette capacité à faire chanter l’orchestre comme un grand corps en mouvement.

Avec Le Lac des cygnes (1876), son premier ballet, Tchaïkovski ouvre une ère nouvelle. Là où la musique de danse se contentait jusque-là de soutenir le geste chorégraphique, il compose une véritable fresque dramatique, habitée par la psychologie de ses personnages. Les cuivres nobles de l’Introduction annoncent la tragédie du prince Siegfried, les cordes se font miroir des métamorphoses du cygne Odette et dans le célèbre Pas de deux, la harpe et les bois tissent un dialogue d’une tendresse infinie. Le compositeur y explore des combinaisons de timbres d’une richesse inédite, où chaque instrument devient acteur de l’histoire. Ces innovations orchestrales, audacieuses pour le ballet, influenceront durablement la musique de scène au tournant du XXᵉ siècle.

Quelques années plus tard, Casse-Noisette (1892) parachève cette alchimie entre narration et magie sonore. Inspiré du conte d’Hoffmann, le ballet plonge dans un univers d’enfance et de rêve où les jouets s’animent et où la musique scintille de mille reflets. Dès l’Ouverture, l’écriture cristalline des flûtes et des célestas évoque le frisson de la neige sur les vitres. Dans The Growing Christmas Tree, la montée des cordes accompagne la transformation du sapin en un monument de lumière. Le Trépak, bondissant et rythmé, explose de vitalité, tandis que la Valse des fleurs déploie un lyrisme d’une somptuosité orchestrale rarement égalée. Et que dire du Pas de deux, sommet d’équilibre et de sensualité, où la musique semble suspendre le temps avant l’apothéose finale ? Par ces pages, Tchaïkovski parvient à rendre la danse palpable même sans la voir : ses mélodies semblent virevolter comme des flocons et ses harmonies s’élèvent dans l’air comme des bulles de champagne. Alexandre Da Costa, grand admirateur du compositeur, trouve dans ces œuvres un terrain d’élection, où l’éclat du violon et la puissance orchestrale se marient dans un tourbillon d’émotions pures.

Comme d’élégantes papillotes déposées ça et là au milieu de la féérie symphonique de Tchaïkovski, les chants de Noël portés par la voix de Jeanick Fournier apportent toute la chaleur du cœur et de la fête. Révélée au grand public par sa victoire éclatante à Canada’s Got Talent, la chanteuse originaire du Saguenay s’est imposée par la sincérité de son interprétation et la profondeur humaine qu’elle insuffle à chaque chanson. Avant la célébrité, Jeanick était préposée aux bénéficiaires : une vie d’humilité et de dévouement qui transparaît encore aujourd’hui dans son art. Sa voix ample, à la fois puissante et caressante, trouve dans le répertoire des chants de Noël un écrin idéal. Ces mélodies, ancrées dans la mémoire collective, prennent sous son timbre un éclat nouveau empreint de tendresse et de gratitude. Chanter avec orchestre lui permet d’élargir encore cette palette émotionnelle et de partager avec le public un moment de communion sincère – une trêve lumineuse au cœur de l’hiver. Sa présence scénique, simple et rayonnante, fait de chaque chant un cadeau.

Ainsi, entre la poésie d’une voix qui berce et la splendeur d’un orchestre en fête, ce concert est un véritable conte musical. Tchaïkovski, maître du rêve et de la danse, se mêle ici à la tradition des Noëls d’antan pour créer un paysage sonore où tout brille et tourbillonne. Les archets deviennent des patineurs sur un lac de sons, les cuivres résonnent comme des carillons et les percussions évoquent la rumeur joyeuse d’une soirée de réveillon. Sous la direction d’Alexandre Da Costa, l’Orchestre Philharmonique du Québec transforme la salle en un grand salon de fête où les étoiles semblent s’inviter dans la musique. Finalement, la plus belle valse des Fêtes est peut-être celle que la musique fait danser en chacun de nous.

© Benjamin Goron